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« Développer en protégeant, protéger en développant »


Notre pays a toujours entretenu une relation particulière avec ses territoires ruraux. De longue tradition agricole, la France a pourtant plusieurs fois au cours de son histoire délaissé ses secteurs périphériques. Encore aujourd’hui, le débat politique reste traversé par l’opposition entre Jacobins, défenseurs de l’Etat central, et Girondins, partisans d’une décentralisation accrue.


Souvent idéalisées, parfois craintes voire ouvertement combattues à l’image des Jacqueries du Moyen-Âge, mais toujours considérées comme élément fondateur de l’identité française, nos campagnes constituent aujourd’hui un territoire social et politique aux caractéristiques propres. En tant qu’élus de terrain, la situation dans laquelle se trouvent nombre d’agriculteurs et de ruraux nous interpelle fortement.


Très récemment, le monde agricole a témoigné de sa colère tout autant que de sa détermination face aux échecs de la politique gouvernementale et aux travers de la mondialisation. Loin de ne concerner que les seuls agriculteurs, cette situation est l’un des symptômes des dérives de notre temps, dont tous les Français subissent les conséquences. S’y rejoignent les questions de culture, d’identité, d’emploi, de cadre de vie et d’environnement, etc.


Le Val d’Oise, le plus petit et le moins peuplé des départements d’Ile-de-France, est aussi celui pour lequel les surfaces agricoles constituent la plus grande part de son territoire, avec seulement 24% de zones urbanisées. Nous comptons également 970 hectares d’Espaces Naturels Sensibles, ainsi que 2 Parcs Naturels Régionaux regroupant 94 communes. Le Val d’Oise est donc particulièrement concerné par les enjeux liés à la ruralité.


Notre majorité a historiquement soutenu le monde agricole et les communes rurales, qu’elles se situent dans le Vexin, la Vallée de l’Oise ou en Plaine de France. Nous poursuivrons notamment notre partenariat avec les acteurs de l’agriculture valdoisienne, dans un objectif de dynamisme et de préservation de l’emploi.


En 2016, malgré les difficultés financières, nous investirons 25 millions d’euros dans les projets des communes. Alors que l’ex-majorité socialiste avait rigidifié le dispositif avec un système complexe de contractualisation, pénalisant de fait les petites communes, nous avons refondé un mécanisme plus souple assurant un traitement équitable entre les territoires. Ce soutien départemental est souvent déterminant dans l’aboutissement de certains projets, notamment en matière d’assainissement, de protection du patrimoine, de rénovation de voiries ou de construction d’équipements scolaires, culturels ou sportifs. Le champ d’action du département sera bientôt élargi avec le pilotage de l’instruction des contrats régionaux et ruraux.


Notre action va également dans le sens de la préservation de notre cadre de vie privilégié, ce qui inclut la sauvegarde du commerce de proximité et des emplois, le désenclavement et le tourisme. Nous assumons notre mission d’entretien des voiries départementales dans un cadre budgétaire contraint, en préservant notre investissement routier à 45 millions d’euros en 2016. Mais nous travaillons également au développement de modes de circulation alternatifs, avec la création de pistes cyclables, comme par exemple l’Avenue Verte London-Paris dans le Vexin et sa forte plus-value touristique, ou en favorisant le covoiturage. Cet engagement s’est récemment concrétisé par notre soutien à l’expérimentation Covoit’Ici, portée par la start-up Ecov, qui vise à installer des bornes interactives de covoiturage en secteur rural.


Pour les élus locaux, la défense de notre territoire est souvent à comprendre au premier degré. C’est pourquoi nous avons adopté un avis défavorable à l’unanimité contre le projet de ligne de fret ferroviaire Serqueux-Gisors, qui malgré son nom traversa de nombreuses communes valdoisiennes. Nuisances visuelles et sonores, alourdissement du trafic sur une ligne déjà surchargée, et impact nul en terme de création d’emplois : ce projet n’apportera rien de positif au Val d’Oise, et nous ferons tout pour nous y opposer.


Le titre de cette tribune est un hommage direct à l’action de l’un de nos anciens collègues, qui nous inspire encore. Gérard Claudel, agriculteur de profession, ancien conseiller général (UVO), ancien Maire d’Ennery, fut surtout l’un des fondateurs du Parc Naturel Régional du Vexin français. « Développer en protégeant, protéger en développant », l’une de ses maximes, est devenu la devise du PNR et une volonté partagée par de nombreux élus, y compris en dehors du Vexin. Aujourd’hui, nous travaillons à faire vivre cette volonté, au service du Val d’Oise et des Valdoisiens.

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